Histoire d'un régiment de réserve du Berry

290e Régiment d'Infanterie 1914-1918

Cette histoire est dédiée aux anciens combattants du 290e R.I. Les uns, qui ne sont plus qu’un petit nombre, l’ont vécue en entier ; les autres, qui sont la grande majorité, y ont participé pendant les périodes plus ou moins longues. Mais tous ont gardé un souvenir également fidèle de leur ancien régiment. Aux uns et aux autres ce récit doit rappeler tous les détails plaisants et pathétiques de la Grande Guerre, à laquelle ils ont pris une si large part.

Le régiment n’ayant pas eu la satisfaction de figurer à une place d’honneur dans un texte officiel, qui eut la consécration des sacrifices consentis, cette histoire est destinée à combler cette lacune. Au dépôt, à Châteauroux, il a bien été rédigé un historique du régiment, mais si sommaire qu’il ne peut réellement pas avoir la prétention de reproduire dans ses cinq pages toute la vie active du régiment durant ses trois ans et neuf mois de campagne. Après l’armitice, de nombreuses rappels de citations ont été faits.

Les régiments dissous avant cette date, ce qui était notre cas, ont subi le sort des absents. On ne pensa plus à eux. Toutefois, pour ce qui concernait le 290e, le hasard des mutations d’après-guerre m’ayant ramené au 9e C.A., j’en ai profité pour rédiger un rapport tendant à obtenir une citation à l’armée pour mon ancien régiment. Le Général Commandant le C.A. accueillit favorablement ma demande. En haut lieu, on me fit connaître que la période des rappels était expirée. C’est alors que je pris la détermination d’écrire l’histoire des braves Berrichons qui m’ont suivi partout avec tant de dévouement.

Je mis ma résolution à exécution dès que fus rendu à la vie civile. C’est ainsi que mes gars du Berry pourront, en parcourant ces lignes, se remémorer ce qj’ils ont fait en collaboration avec leurs bons voisins et camarades les Tourangeaux, les Poitevins, les Vendéens, etc.. sans oublier les noirs Martiniquais qui sont venus du plus loin combattre sous l’égide de notre drapeau.

Ils retrouveront dans cette histoire les noms de tous les patelins où ils sont passés, de même que la description des secteurs à obus, à torpilles qu’ils ont défendus, sans compter ceux d’où il a fallu déboucher à l’heure fatidique du fantassin.
Enfin, comme toute histoire, celle-ci comportera une morale. On donnera un court aperçu des erreurs du pas.